Texte édité dans le numéro O de la revue littéraire en ligne PoésieMuzikect, de Damien Paisant et Christophe Bregaint en Mai 2020

à plat ventre sous la terre
traverser 
le mutisme du temps
sur un lit 
vieux et pâle
allongée sur des miroirs 
ou sur un coussin blanc
ni dehors 
ni dedans
un nuage sur les draps 
qui s’obstinent 
ils sommeilleront
dans une alcôve 
de silence
les spectres les polaroïds
les photos triées 
perdus sous les cendres

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Texte édité dans l’anthologie poétique 2020, des Éditions de l’Aigrette : Traverser

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trimballer quelques miettes
se coiffer dans les flaques continuer de vivre à peine  plus loin les sous-bois les étendues l’horizon trop grand les climats l’importance du paysage tu souhaites une clairière une boite un château ne plus entendre le pouls de la nuit nier l’éternel hiver Le froid debout dans tes paumes fermées

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Texte édité dans le numéro II de la revue littéraire & artistique des Impromptus d’Olivia Hb, en Juin 2019, en collaboration avec un travail photographique de Sophie Patry

elle le suit dans ses rêves
brûle des oripeaux
au bord d’un temps inconnu
la trêve des choses
des trapèzes
d’autres sont tombés
la terre âpre dans le dos
leurs cheveux 
balayant des champs de neige
Texte de présentation 
pour les Impromptus
on se tient debout
sur l’absence on arpente  ses fringales ses chimères ses draps de glace découvre un puits glisse une carpe d’autres songes  de flottants voyages accroupie  sur la lagune elle ramasse des échos la distance du monde

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Textes édités dans le numéro 19 de la revue littéraire Le Festival Permanent des Mots, FPM aux Éditions Tarmac, Juin 2018

il la bouscule 
dans les marges 
la met sur les côtés
lui fabrique 
des tremblements 
qui habitent sa peau 
sur des mots 
insomniaques 
écrire 
la mélancolie
trace ses murmures
sans papier 
sur les tombes 
les trottoirs 

...
elle glane des poèmes 
abimés 
dans l’haleine 
rouge
du vent
les pose dans une boite 
de cèdre 
la main 
devant les yeux
la nuit 
collée
sur un matelas de plume
un vent souffle 
entre la peau
et les os
dépose frissonnant 
un jardin démuni 
éclairé 
de timides élytres
tête par dessus 
les nuages
elle marche 
les yeux flous
sur la poussière de la route
essuie des larmes 
au travers 
de feuillages d’amertume 

reste la question du ciel
une carafe se brise 
l’amour rouge 
sur les doigts 
elle chemine 
se tient
dans un buvard secret 
un destin 
en rêve et demi 
traversé de fureur 
et de sol apatride
dans du papier cristal 
sa voix s’enroue 
elle quémande 
encore 
l’âme imprécise 
effacée
un vent amer 
dans le crâne 
rassemble les détails
de son humanité
les débris de mots 
avachis 
le noir de l’intérieur des choses 
pépites d'or 
feu de Bengale 
on échauffe les sangs 
au couteau 
la tragédie
de folles tendresses 
le trouble de son parfum 
d’homme 
la vie le sursis
comment déborder ?
dans un effondrement 
gracile 
marcher 
des oiseaux sur les pieds